Les 7 Sens - Liena Doris

Les 7 Sens - Liena Doris

2 - Qui j'étais - D. Lettre à l'enfant que j'étais #MesBlessuresInvisibles Les7Sens

Lettre à l'enfant que j'étais.

 

 

 

Lors de mon parcours dépressif, l'écriture m'a toujours été d'une très grande aide. (Surtout que tout le reste était absent !)  Tout comme vous pouvez le lire là #LeDicoDeLD , j'ai fût un temps essayer de créer un dictionnaire en remettant les mots au goût du jour.

 

Je cherchais un moyen d'introduire le dictionnaire par une présentation qui sortait de l'habitude. Je venais de terminer #MesBlessuresInvisibles qui relatait mon histoire, j'avais maintenant le besoin de "montrer" ce que cela m'avait apporté.

 

Le dico de LD, était une première marche vers ce qu'allait devenir, ce que vous lisez maintenant, c'est à dire #Les7Sens.

 

"Lettre à l'enfant que j'étais" Sonnait comme un message d'espoir. Un message que je voulais laisser à tous les enfants qui comme moi, ont vécues des blessures de l'enfance, invisible ou pas, et qui ne seraient pas comment les surmonter. Les voir, les entendre, les sentir...

Il n'y avait "rien de grave" à être un enfant traumatisé, ce qui est grave c'est de le rester.

 

Malheureusement, j'ai rapidement remarqué qu'il n'existait absolument rien qui allait dans ce sens.

 

Presque, il valait mieux que je me serve de mon "enfant battu" qui pourrait expliquer que je cause des maux aux autres, impunément.

 

"C'est pas ma faute, c'est la faute de l'enfant battu !"

 

Je n'ai pas voulu adhérer à cela. Mais, quelle autre solution avais-je ? L'écriture. Si, cela n'existait pas dans la vie, alors il me suffisait de le créer. J'ai écris "Lettre à l'enfant que j'étais" pour me rassurer, pour rassurer tous les enfants, et adultes qu'ils deviendront, que quoi nous ayons vécus dans notre enfance, cela appartient à notre enfance. Nous Valons mille fois mieux que n'importe quelle éducation que nous ayons reçue !

Et, c'est la seule chose que nous devrions apprendre !

 

 

"

 

Chère Lisa L'Enfant,

 

Avant tout chose, bravo pour tout le parcours que tu vas accomplir. Je sais que ce que tu vis ou va vivre va être douloureux et surtout incompréhensif pour l'enfant que tu es. Cela va te laisser de nombreux traumatismes qui ne seront pas présents comme un rhume ou une angine. Non, ces blessures que tu vas recevoir, elles vont s'ancrer dans ta mémoire d'enfant. Tu ne vas même pas les sentir s'installer. Cela ne fait pas mal, en tout cas, moins mal que les nombreuses claques et autres coups de bâtons que notre mère va nous donner. Mais, elles vont s'incruster en nous... Nous allons même réussir à penser qu'elles sont normales. Que ce sont ses blessures qui nous définissent. Je suis moi, parce que je suis une enfant battue par une mère névrosée. C'est comme ça, c'est la vie...

 

 Comme tu l'as fait par le passé, pardonne-lui les litres d'alcool qui l'ont poussé à agir ainsi. Ce n'est pas ta mère, qui te frappe, mais l'alcool qu'elle ingurgite à longueur de temps. Pour cela, tu peux lui pardonner.

Là, où tu ne peux lui pardonner, par contre, c'est de l'avoir fait. D'avoir suffisamment de mal-être en elle, pour s'aveugler. Pour refuser de voir qu'elle était malheureuse dans sa vie, et de te le reprocher à toi, pour plus de facilité mentale.  C'est d'ailleurs, pour cela qu'elle voulait un enfant. Ce n'était pas pour donner la vie à un nouvel être, ce n'était pour laisser une trace dans ce monde, non, rien de tout ça. Notre mère nous a eus parce qu'elle pensait que ça allait compenser son mal-être. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle est allée te faire avec quelqu'un d'autre que son mari. Il lui fallait un enfant à tout prix pour se libérer de ce poids.

Ah, ben, pour s'être libérée, c'est clair que tout le temps que nous avons passé ensemble, elle s'est clairement libérée de son fardeau. Bon, sur toi, sur nous, en nous, avec ses mots/maux assassins... Elle nous a eut pour compenser son mal-être, et nous a fait payer son inefficacité. Tu m'étonnes que cela ne puisse pas marcher... En attendant, c'est nous qui en avons souffert...

 

D'ailleurs, bien souvent dans ta vie, tu rencontreras des personnes, des ami(e)s, des êtres humains qui auront exactement le même problème. Tu seras le miroir de leur envie ou de leur peur. Et, ils te le reprocheront, forcément, sinon, c'est pas marrant. D'ailleurs, parfois, tu le prendras vraiment contre toi. A tort. Tout comme tu l'as fait avec tes parents. Je te rassure, aujourd'hui, cela ne t'arrive plus. Les personnes qui tentent de te voir comme le miroir de leurs maux se prend le miroir dans la tête. (Pas la première fois, quand même, un peu d'humanité, mais à un moment donné, il y a des choses qui ne s'excusent plus...)

 

À vrai dire, je ne sais absolument pas ce qu'il s'est passé sur Terre, mais d'un seul coup, au lieu de régler des problèmes personnels, ils ont commencé à les reprocher aux autres, leurs propres malheurs.

 

"Je ne vais pas bien dans ma vie, mais ce n'est pas grave, j'y reste. Et, comme je ne suis pas bien, je vais faire chier ceux qui sont bien, et leur dire que c'est leur faute, si JE ne vais pas bien."

 

C'est ainsi que le monde tourne aujourd'hui, pour une grande majorité de la population. Et pas que Française. J'ai longtemps pensé que les religions en étaient responsables... Forcément quand on est soumis à la volonté de Dieu, il est difficile de prendre des décisions pour soi. Et puis, pourquoi le faire, puisque Dieu décide pour moi... Alors, autant me poser, et me laisser porter par la foi de Dieu. Surtout que seul Dieu est juge de mes actes... Et, qu'il ne me jugera qu'à ma mort... Autant faire toutes les conneries du monde, et puis on verra...  Il y a certainement un peu de ça, étant donné que la majeure partie de la population mondiale est adepte d'une religion. D'une secte.

Oui, parce qu'on joue sur les mots, mais les deux définitions sont assez identiques... Dans les deux, il y a des adeptes...

 

Mais, tu verras que de nombreuses personnes se sont émancipées des religions, mais le sentiment de soumission est resté chez beaucoup. Certainement d'ailleurs, parce qu'il est véhiculé dans notre enfance, via notre éducation parentale. Si, notre mère n'a pas souhaité nous élever dans la religion, elle, par contre en a subi les conséquences. Elle a gardé cette soumission, et c'est surement d'ailleurs, ce qui l'a rendue malheureuse tout le reste de sa vie.  Tout comme ton père, le côté patriarcal pur et dur, issu de la droiture de la religion, mêlé à la droiture de son éducation, saupoudré de quelques années dans l'armée... Et, tu as le parfait aveugle. Strictement rien ne le fera sortir de ça. Le reste, c'est mal.[ Point]  Pas de : Mais ? Pas de circonstances atténuantes, rien ! Droit comme i ! Mais, malheureux... Bon, je te rassure, il n'est pas si malheureux que ça, ta mère a compensé sur toi, lui sur l'argent qu'il a hérité... Même pas qu'il s'est crevé à gagner, hein... Qu'il a hérité... Et, les deux, certains de leurs parfaites éducations, vont te faire la Morale... Crois-moi, tu vas en souffrir longtemps, mais aujourd'hui, tu en ris... Beaucoup !

 

Ce n'est qu'une question de génération,  je suis persuadée qu'avec le temps, cette sensation disparaîtra. Ce sera long, il faut d'abord s'éloigner des religions, puis du sentiment qu'elle a laissé dans notre mémoire, dans notre façon de vivre... Et, à l'échelle mondiale, j'ai entendu dire que les choses rentreraient dans l'ordre dans un demi-siècle environ. Oui, nous ne serons plus là pour en profiter... Mais, strictement rien ne nous empêche de vivre ainsi aujourd'hui. Un peu comme des précurseurs d'une nouvelle tendance.

 

Soyons la personne que vous devons être, et non  la personne que nous pensons être.

 

Je ne sais pas si cela va marcher, sincèrement, ce sentiment est tellement enfoui chez certains, qu'il est plus facile de le renier et tenter de ne plus y penser, que de s'apercevoir de tout le mal qu'ils ont pu faire, à cause de ça...

 

Je vais te dire un secret, la plupart ne sont pas responsables. C'est un peu comme les dominos... Les  autres tombent en réaction. Prend notre exemple, notre mère avait ses propres "démons" issus de sa propre enfance. En domino de ceux de notre grand-mère, et patati, patata... Tu n'es pas responsable de l'éducation que l'on t'a donnée (ou pas). Tout comme notre mère n'est pas responsable de son éducation... Nous étions enfants... Nous apprenons la vie par les yeux des adultes qui nous la montre. Si, notre mère dit que "nous sommes une incapable," forcément, nous allons le croire. C'est quand même notre mère qui le dit. L'adulte, donc celui ou celle qui sait. Alors, que moi, enfant, je ne sais rien... C'est une constante chez la majorité des adultes d'aujourd'hui, ils ont oublié qu'à leur naissance, ils ne savaient rien. Certains n'arrivent même pas à admettre qu'enfant, nous sommes comme un tableau vide, blanc et que les premiers coups de pinceau, sont ceux de nos parents, des adultes qui nous montrent la voie par leurs yeux, par leur coup de main (Blague pourrie en rapport au coup porté par ta mère) leur coup de pinceau.  Et, nous suivons juste leur ligne une fois adulte... Mais, si nous, enfant, nous avions pris le pinceau en premier, le dessin aurait-il était le même ? Cette question et cette réponse, personne n'est prêt à l'admettre. Et, pourtant, pour être la personne que nous devons être, c'est à nous de peindre notre tableau en premier. Donc, pour l'adulte que je suis, effacer tout le reste. Ce qui ne veut pas dire que tout était mal, juste que cela ne correspondait pas à mes couleurs préférées.

 

Je ne sais pas quel âge tu as aujourd'hui, mais je sais que ton éducation, tu l'as surtout fait en regardant les autres. Peut-être que ta chance a justement été, l'absence de ta mère. Balancée, chez tes tantes, ton adorable grand-mère, ailleurs, tu as peut-être eu la chance de voir, un autre mode d'éducation. Tu as compris assez tôt que ce que tu vivais n'était pas une "bonne" éducation. Non, toutes les mères ne traitent pas leur enfant d'incapable. (quoique) Non, toutes les mères ne sont pas continuellement absentes. Non, toutes les mères ne donnent pas de coups de ceinture au gré de leur état d'âme...

 

Je sais, avec le recul, que tu l'as cru, sans le croire. Je sais que quelques parts, tu as eu l'intelligence de mettre ça, sur le dos de l'alcool, pour te rassurer, en mettant de coté, cette blessure, en la pansant, au lieu de la soigner. Mais, ne t'en veux pas pour ça, jamais !!  Tu as fait ce que la majeure partie des personnes font, tu mets de coté, tu panses, tu réfutes, en espérant (priant Dieu ?) que cela disparaisse de ton esprit. Et, pendant un temps, oui, ça marche. Mais, je sais aujourd'hui que ce n'est reculé que pour mieux sauter. Ceci dit, même si nous allons mettre très longtemps à nous en sortir... Forcément, noyée dans la masse de tous les gens qui font comme nous.... Nous allons nous en sortir, tu vas t'en sortir, Lisa. Aie, ce que tu as toujours eu, malgré tout ce que tu as vécu, l'espoir d'un jour meilleur. La confiance en toi qui, elle, ne t'a jamais quitté. Pourquoi, comment, je n'en ai aucune idée. Certainement, d'ailleurs, un réflexe de notre esprit. L'endroit où nous nous échappions quand notre mère "péter un câble..."  Va savoir comment fonctionne notre cerveau, notre mémoire quand elle se sent en danger ou reçoit une information que nous ne pouvons gérer, lorsque nous sommes enfants ?

 

Quand tu feras ta thérapie, parce que tu seras obligée d'y passer. Rassure-toi, la vie est bien faite, quand on prend le temps d'y penser. Tu vas rencontrer une personne formidable, assez tôt dans ton passage à l'âge adulte. Une femme qui va te donner les moyens de commencer à débrouiller tout ça... Tout ce chemin que tu dois parcourir pour te révéler à toi même, elle en te montrera le début. Mais, je ne m'inquiète pas pour ça, j'ai vécu ta vie... Et, je sais que malgré quelques embûches, si je te parle aujourd'hui, c'est que nous nous en sommes parties. (Quel Lapsus ! Je le laisse, tiens ! ) Nous nous en sommes sorties, et l'autre est partie. (Voir mes blessures invisibles)  Il m'aurait été impossible de te laisser une lettre pleine d'espoir, si je n'avais pas passé le cap de tout le mal-être que je ressentais au fond de moi.

 

Je t'en ai déjà dit beaucoup, je vais arrêter là,  sinon, je crains de fausser la donne. Mais, par contre, je te laisse ce petit dictionnaire. Histoire, d'un peu dégrossir ce que tu vas vivre. Ce que tu vas découvrir de la vie, de sa beauté à sa pire laideur. Tout comme les humains qui la peuplent, et donc, en sont responsables, ils peuvent être beaux, ou belles comme des déesses, ou pires, et comme on dit dans le pire ... Il y a toujours "plus pire"...

Tu sais, maintenant, que ce n'est pas la faute de certains... Et que les choses mettront du temps à se mettre dans l'ordre.

 

Attention, cela n'excuse pas tout, tout comme notre mère, ils peuvent être excusés sur le fond, mais pas sur la forme. Notre mère n'est pas responsable du mal qu'elle nous a fait subir dans notre enfance, mais elle est responsable de n'avoir rien fait pour se soigner ! Il n'y a quand même strictement rien qu'il l'a dérangé quand elle nous martelait de coups !!!  Nous, son propre enfant !!! Hein !

 

Et, aussi, Lisa, parce que si, tu es capable de devenir la femme que je suis aujourd'hui, c'est bien parce qu'à un moment donné, tu as arrêté d'en vouloir aux autres de ton propre malheur. C'est parce que toi, tu as pris conscience que quelque chose n'allait pas, et que tu as fait le travail nécessaire pour t'en sortir.

 

Même mieux, pour quelqu'un qui était  "une incapable" nous lui avons mis une belle claque mentale à notre mère. Parce que NOUS, ce travail, nous l'avons fait.

Chose qu'elle ne fera jamais.

Aie confiance en cette petite voix qui t'a rassuré toute ta vie, et qu'aujourd'hui, j'ai faite mienne. Nous avons fait notre. Elle te guidera là où je suis aujourd'hui. Et, crois-moi, nous y sommes bien, très bien, même. Pas d'argent, pas de boulot, pas de compagne, mais rien ne nous manque, et tout viendra en son temps... Tout comme l'enfant que tu es à toujours cru en des jours meilleurs. Tu as eu raison.  Ils sont là, devant nous, aujourd'hui.

 

Je te laisse ce petit dictionnaire, si tu peux gagner quelques années, ce serait pas mal, pour avoir plus de temps pour en profiter. Ce sera peut-être notre seul regret. Ne pas avoir fait le nécessaire plus tôt dans notre vie. Je sais, certains me diront, que je ne pouvais pas. Il fallait vivre tout ce que nous avons vécu pour en arriver là... Mais, malgré ça, quelques années en sus, je n'aurais pas été contre... Et, même si je ne sais absolument pas combien il m'en reste !

 

Bon, allez, je te laisse pour ne pas en dire trop, justement.

Amuse-toi bien à découvrir ses définitions, elles te seront d'une grande aide.

Et, n'oublie jamais, il n'y a qu'une personne avec qui tu dois être en parfait accord.

Toi. Parce que c'est avec toi, et seulement toi, que tu vas passer le reste de ta vie.

 

Je dépose un tendre baiser sur ton front, symbole de la confiance.

 

Lisa. L'adulte.

 

"

 

 

@LienaDoris pour #Les7Sens

 

Ex : DaNIElle Ex : LISa



17/09/2019
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